Samedi 28 mai 2022
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Tout le monde sait que les femmes représentent la moitié de la population. Mais saviez-vous que 16 % d’entre elles présentent au moins une forme ou une autre de handicap ?
Afin de mettre en lumière le fléau des violences sexistes et sexuelles, ainsi que leur lien avec les inégalités fondées sur le genre, la Fondation européenne d’études progressistes (FEPS) et la Fondation Jean Jaurès
s’associent pour cette série de publications portant sur la lutte pour l’élimination des violences sexistes et
sexuelles. Chaque publication se penche sur un aspect spécifique des violences sexistes, en reconnaissant
l’intersection de la question de genre avec d’autres facteurs d’identité ou d’appartenance comme l’ethnie,
la nationalité, l’orientation sexuelle, les croyances religieuses, le handicap ou encore le statut économique.
Tout le monde sait que les femmes représentent
la moitié de la population. Mais saviez-vous que 16 %
d’entre elles présentent au moins une forme ou une
autre de handicap
? En effet, l’Union européenne
(UE) compte 60 millions de femmes et de filles
handicapées, soit l'équivalent de la population totale
de l'Italie. Si toutes les femmes rencontrent des obstacles importants liés aux inégalités fondées sur le
genre ou au sexisme, celles en situation de handicap
sont confrontées à des formes d’inégalités croisées
et multidimensionnelles dans tous les aspects de
leur vie, des discriminations socio-économiques
à l'isolement social, en passant par les violences sexistes et sexuelles, la stérilisation et l’avortement
forcés, le manque d’accès aux services publics, à un
logement décent ou à des soins de santé de qualité,
ou encore l’impossibilité de contribuer activement à
une vie citoyenne. Les données disponibles indiquent
que les violences sexistes et sexuelles les affectent
dans des proportions beaucoup plus importantes que
la plupart des autres femmes
. Le handicap ne protège
pas les femmes contre les actes de violence, pas plus
qu'il ne les empêche. Le tabou et le silence profond
qui entourent cette question doivent enfin être brisés.
Nous devons écouter les femmes et leurs expériences
diverses. Il nous faut, de plus, améliorer la coopération
avec les organisations représentant les femmes et les
filles en situation de handicap, et contribuer davantage
à l’élaboration de la législation et des politiques et,
notamment en ce qui concerne l’accès à la justice et
aux mécanismes de soutien aux victimes.
Les violences dirigées contre
les femmes au motif
que ce sont des femmes
D’après le droit international relatif aux droits humains,
et notamment les jalons posés par la Convention sur
l’élimination de toutes les formes de discrimination à
l’égard des femmes (CEDEF)
, les violences sont considérées comme étant fondées sur le genre lorsqu’elles
sont dirigées contre une femme au motif qu’elle est une
femme ou lorsqu’elles affectent les femmes de manière
disproportionnée, constituant ainsi une violation de
leurs droits humains. L’acronyme CEDEF est tellement
familier aux militants pour l’égalité des sexes qu’il n’est
pas inutile de rappeler ce que les Nations unies ont
décrété il y a 40 ans et de réfléchir au chemin qu'il reste
à parcourir pour enfin atteindre l’objectif de supprimer
toutes les formes de discriminations exercées contre les
femmes au motif qu’elles sont des femmes.
La CEDEF a d’abord été adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies et est entrée
en vigueur sous la forme d'un traité international
le 3 septembre 1981. Au moment de son dixième
anniversaire, 99 pays s’étaient engagés à respecter
ses clauses. La Convention était l'aboutissement de
plus de trente années de travail de la Commission
de la condition de la femme, organe fondé en 1946
par les Nations Unies pour examiner la situation des
femmes et promouvoir leurs droits. Les travaux de
la Commission avaient contribué à mettre en évidence tous les domaines dans lesquels les femmes
se voyaient discriminées. Ces efforts en faveur de
la cause des femmes ont trouvé leur expression
concrète dans plusieurs déclarations et conventions,
et notamment dans la CEDEF, qui est l'instrument
juridique fondamental le plus complet.
La Convention occupe une place importante parmi
les traités internationaux relatifs aux droits humains,
car elle rappelle les droits inaliénables des femmes,
moitié de la population mondiale. L'esprit de la
Convention s'inspire des principes fondamentaux
des Nations Unies qui ont proclamé à nouveau leur
foi dans les droits humains fondamentaux, dans la
dignité et la valeur de la personne humaine et dans
l'égalité des droits entre les femmes et les hommes.
En analysant en détail la signification de la notion
d'égalité et les moyens de l'atteindre, la Convention,
en plus d'être une déclaration internationale des
droits des femmes, énonce aussi un programme
d'action pour que les États parties garantissent
l'exercice de ces droits. Dans son préambule, la
Convention reconnaît explicitement que « la discrimination généralisée contre les femmes existe
toujours » et souligne qu'une telle discrimination
« viole les principes de l’égalité des droits et du
respect de la dignité humaine ». D'après l’article
premier de la Convention, l’expression « discrimination à l’égard des femmes » vise « toute distinction,
exclusion ou restriction fondée sur le sexe qui a pour
effet ou pour but de compromettre ou de détruire la
reconnaissance, la jouissance ou l’exercice par les
femmes, quel que soit leur état matrimonial, sur la base de l’égalité de l’homme et de la femme, des
droits de l’homme et des libertés fondamentales
dans les domaines politique, économique, social,
culturel et civil ou dans tout autre domaine ».
© Handicap Infos - source : communiqué de presse