Vendredi 27 mai 2022
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L’approche pluridisciplinaire de la sclérose en plaques est un élément essentiel, afin d’optimiser au mieux la qualité de vie des patients.
La pathologie est différente dans son évolution et son atteinte selon chaque patient. Cependant il y a quelques symptômes communs pris en charge en rééducation par le masseur-kinésithérapeute (MK).
Cet article a pour but de sensibiliser au travail réalisé par les MK, ainsi qu’aux conseils d’hygiène de vie à donner aux patients. Ceci afin de poursuivre et de donner une continuité à cette prise en charge.
Il y a deux points essentiels à prendre en compte à tous les stades et pour chacune des formes de la pathologie. Il s’agit de la gestion de la fatigue et de l’entretien orthopédique.
La gestion de la fatigue
Il faut considérer qu’un patient atteint de sclérose en plaques possède pour sa journée un potentiel énergétique à l’image d’une batterie.Ce potentiel a une quantité variable selon les jours. Au cours d’une journée, diverses activités entament ce potentiel.
Cela va d’activités physiques comme marcher, s’habiller ou préparer ses repas, à des activités qui peuvent paraître moins contraignantes, comme des efforts intellectuels ou plus simplement la digestion. Le seul moyen de recharger cette « batterie » est de faire une nuit complète.
Cependant il est possible d’optimiser ce potentiel en fractionnant des efforts. En réalisant des pauses lors de ces diverses activités, il est possible de moins se fatiguer et donc d’augmenter les capacités du patient.
Pour cela il ne faut pas attendre une fatigue voire un épuisement pour prendre ses pauses.
En effet, il faut repérer ce que l’on appelle des signes de fatigue. C’est ici qu’intervient le rôle du MK: il va aider le patient à repérer ces signes lors d’efforts prolongés.
Les signes les plus couramment rencontrés, par exemple à la marche, sont le genou qui se bloque en arrière, le pied qui traine au sol ou encore la vue qui se trouble.
Pour illustrer ce propos il est facile de prendre l’exemple de la conduite automobile.
Ainsi lorsque vous conduisez et que le voyant rouge de votre voiture s’allume, cela signifie que votre réserve d’essence vous permet d’effectuer environ une cinquantaine de kilomètres.
Donc si l’objectif à atteindre est a environ cinquante kilomètres et que vous ne remettez pas de l’essence, vous prenez soit le risque de ne pas atteindre cet objectif, soit d’y arriver mais d’être en panne sèche et de ne plus pouvoir rien faire ensuite.
En revanche, si lorsque le voyant s’allume vous remettez de l’essence, vous perdez certes un peu de temps, mais vous pourrez atteindre votre objectif et vous aurez par ailleurs une réserve suffisante pour pouvoir repartir ensuite.
Cette image est donc à mettre en parallèle avec l’activité journalière.
Par exemple, si vous partez marcher pour aller à un point donné il ne faut pas attendre d’être épuisé (comme une panne sèche) pour faire une pause (assise ou alors adossé à un mur),
mais plutôt être a l’écoute de son corps et s’arrêter lorsque le premier signe de fatigue (le voyant rouge) apparait (par exemple la pointe de pied qui traine au sol).
En poursuivant vos efforts dans cette voie, il sera envisageable d’espacer les pauses et donc d’augmenter le potentiel énergétique pour réaliser plus d’activités dans une journée. Cette évolution se fait donc dans un premier temps au prix de prendre plus de temps pour faire chaque activité.
Frédéric Derennes, kinésithérapeute
© Bruno Ferrari et Frédéric Derennes, Kinésithérapeutes pour Handicap Infos