Vendredi 27 mai 2022
|
Article suivant | Article précédent | Sur le même thème |
Des chercheurs démontrent le rôle de certaines molécules d’adhésion leucocytaires dans la pathogénèse de cette maladie...
Une étude publiée dans le numéro de février de Nature Immunology apporte des réponses au sujet du rôle de nouvelles molécules d’adhésion dans la pathogénèse de la sclérose en plaques (SEP) et suggère de nouvelles cibles thérapeutiques pour le traitement de la SEP.
L’étude de l’équipe du Dr Alexandre Prat, neurologue, chercheur au Centre hospitalier de l’Université de Montréal et professeur à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal, démontre que la molécule d’adhésion nommée ALCAM (Activated Leukocyte Cell Adhesion Molecule) ou CD166, qui est exprimée par les cellules endothéliales du cerveau, joue un rôle majeur dans la migration de certains types de leucocytes vers le cerveau.
Les chercheurs pensent que cette molécule constitue une nouvelle cible pour réduire la migration de cellules immunitaires au cerveau et ainsi réduire l’inflammation cérébrale et diminuer les lésions caractéristiques de la SEP. La SEP est une maladie chronique autoimmune du système nerveux qui affecte environ 55 000 jeunes adultes au Canada.
La compréhension des mécanismes moléculaires de l’inflammation cérébrale est essentielle pour le développement de nouveaux traitements pour cette maladie dégénérative. L’étude a été menée également par des chercheurs de l’Université McGill (Dr Samuel David),
de l’Université de Montréal (Dre Nathalie Arbour),
du Conseil national de recherches du Canada (Dre Danica Stanimirovic) et de l’Université de Zürich (Dr Burkhard Becher).
Les résultats de cette étude démontrent clairement que la molécule d’adhésion CD166/ALCAM est impliquée dans le processus inflammatoire en favorisant la migration de leucocytes à travers la barrière hémato-encéphalique (BHE) du cerveau. Ce projet de recherche combine des résultats in vitro en utilisant un modèle de la BHE humaine et des résultats in vivo dans une souris d’encéphalite auto-immune expérimentale. En temps normal, un nombre limité de cellules immunitaires traversent la BHE et pénètrent dans le système nerveux central.
Dans la SEP et d’autres maladies neuro-inflammatoires, la fragilisation de la BHE est associée à l’augmentation de la migration de certaines de ces cellules immunitaires qui pénètrent dans le système nerveux central et causent les lésions inflammatoires démyélinisées de la SEP. Dans une étude précédente de l’équipe du Dr Prat publiée en octobre dans Nature Medicine[1], il a été démontré qu’un certain type de leucocytes, les lymphocytes TH17 qui produisent deux facteurs critiques, les interleukines 17 et 22 (IL-17 et IL-22),
jouent un rôle dans la fragilisation de la barrière hémato encéphalique et dans l’inflammation du système nerveux central.
« Bloquer la migration des cellules immunitaires à travers la BHE est considérée depuis longtemps comme une approche thérapeutique prometteuse pour les maladies auto-immunes du système nerveux central », souligne le Dr Prat. « Cette étude nous a permis de développer de nouvelles connaissances et de décrire de nouveaux facteurs de la pathogénèse des réactions immunitaires envers le système nerveux central et ainsi d’identifier des cibles potentielles pour réduire l’inflammation cérébrale » , ajoute-t-il.
EN SAVOIR + : LE DOSSIER SEP |
© Laurent Krygier pour Handicap Infos - source : Centre hospitalier de l’Université de Montréal